Apprendre les bons gestes pour votre chien

Urgences et bobos: Comment apprendre les bons gestes ?

En promenade ou en voyage, à la maison ou loin de tout, un accident est vite arrivé pour vous mais aussi pour votre compagnon à 4 pattes ! Savez-vous comment réagir devant un animal qui ne respire plus ? A quel endroit Prendre le pouls ou comment pratiquer un massage cardiaque ? Parfois sa survie dépend de quelques gestes simples. Et si vous suiviez une formation ?

En France, des formations en secourisme canin sont proposées depuis 2009 et en secourisme félin depuis 2013. Pionnière en France de cette discipline, Kimberley Johnson*, nous explique pourquoi apprendre les gestes essentiels. *Spécialiste en éducation canine, Kimberley Johnson est née au Texas. Habituée des plateaux TV, elle anime des stages et forme des moniteurs en secourisme canin.

Animalis Magazine : Les formations en secourisme canin remportent un vif intérêt, comment expliquez-vous cela ?

Kimberley Johnson : « Comme la plupart d’entre nous, vous considérez votre chien ou votre chat comme un membre à part entière de votre famille et comme tout membre de votre famille, votre compagnon pourra un jour se blesser et se retrouver confronté à une urgence médicale. Et il n’y a pas toujours un vétérinaire disponible, pourtant le danger est partout. Il faut parfois agir en urgence. En pratiquant les gestes de premiers secours dès les premières minutes, vous pouvez contribuer à la survie de votre cher compagnon. Connaître les gestes à pratiquer, avec calme, peut littérale-ment sauver la vie de votre animal ».

A.M. : Quel est le rôle du secouriste animalier ?

K. J. : « Le secouriste animalier est le maillon essentiel entrela victime (l’animal) et le vétérinaire. Son rôle n’est aucune-ment de remplacer les soins d’un médecin vétérinaire, mais bel et bien de pratiquer les premiers gestes d’urgence afin d’optimiser la survie de l’animal et le transporter dans les meilleures conditions possibles ».

A.M. : Quels sont les cas les plus parlants ?

K.J. : « Dans bien des accidents, si aucun geste n’est pratiquéavant l’évacuation de la victime, les chances de survie sont minimes, voire nulles. Par exemple, un chien souffrant d’un coup de chaleur transporté dans une voiture surchauffée a très peu de chances de survie. Il faut garder en mémoire, que dans certaines urgences ‘chaque seconde compte’ ».

A.M. : A quoi sert la formation ?

K.J. : « Cela peut sembler évident mais l’adrénaline a uneforte tendance à abaisser le bon sens … d’où; la nécessité de suivre une formation ou de se documenter sérieusement. La préparation permet de rester calme et rationnel ! Pris en étau entre l’émotionnel et la poussée d’adrénaline, le maître peut commettre de graves erreurs et se mettre lui-même en danger. On apprend, par exemple, à ne pas tenter les soins de première urgence sur un animal dans un environnement dangereux : sur un chiot qui a mâchouillé un fil électrique avant de couper le courant, par exemple, ou encore sur une route à grand passage, sans précaution aucune. »

A.M. : Quelle est la particularité des urgences pour l’animal ?

K.J. : « Une difficulté que rencontre le maître d’un animal estde connaître le « mécanisme » qui a pu engendrer l’urgence. Le chien ou le chat ne vous expliquera pas ce qui lui est arrivé, ni pourquoi il se retrouve dans telle ou telle situation : selon le lieu, les symptômes observés, le propriétaire de l’animal doit être capable de déterminer ce qui a pu se passer afin de ne pas focaliser son attention et ses premiers soins sur ce qui lui saute aux yeux, sans chercher s’il y a des gestes bien plus importants à pratiquer : arrêter une hémor-ragie sur un chat ou un chien qui ne respire plus ne va pas changer la finalité. »

A.M. : Quelles sont les principales erreurs des maîtres et leur cause?

K.J. : « Le maître fait des erreurs soit par manque de connais-sance, soit par manque de préparation et, enfin, par manque de discernement du fait de son implication émotionnelle. Il y a aussi les maîtres qui vont minimiser les symptômes : ça ira mieux demain, on va attendre pour voir comment ça évolue … ».

A.M. : Concrètement, comment se passent vos formations et qu’est-ce qu’on va apprendre ?

K.J. : « La formation dure 7 heures et permet de prendreconnaissance des gestes essentiels à pratiquer en cas d’ur-gence et de reconnaître les principales urgences : comment prendre le pouls de son animal, sa fréquence respiratoire ; que faire en cas d’arrêt respiratoire, d’arrêt cardio-ventila-toire ; comment stopper une hémorragie ; reconnaître un coup de chaleur et pratiquer les bons gestes ; que faire en cas d’éventration, de brûlure, d’empoisonnement, de plaie pénétrante, de fracture, d’accidents oculaires, etc.

Les formations sont composées d’une partie théorique, d’ateliers pratiques tels que la mise en place de pansement, de pratique de la respiration artificielle et du massage cardiaque externe sur mannequins canins et félins. J’utilise des mannequins dotés d’un poumon avec clapet anti-retour pour une hygiène parfaite lors des formations. Nous faisons des mises en situation seul ou en binôme et nous abordons aussi le cadre légal ».

A.M. : Qui est concerné ?

K.J. : « Les formations sont ouvertes à tout propriétaire d’ani-mal de compagnie qui souhaite acquérir les connaissances nécessaires pour venir en aide à son compagnon s’il lui arri-vait quelque chose. Nous accueillons donc des particuliers mais également des professionnels : toiletteurs, éleveurs de chats ou de chiens, éducateurs canins, ‘pensionneurs’ … mais également des assistantes vétérinaires ».

A.M. : Comment choisir sa formation ?

K.J. : « Depuis quelques années, les formations en premierssecours animaliers ont le vent en poupe et les centres de formation pullulent, ce qui n’est pas sans conséquence. Bien souvent les formations sont dispensées par des personnes non formées ou ayant des connaissances incom-plètes, d’où; la nécessité de bien s’informer avant de s’enga-ger dans une formation car les gestes de premiers secours visant à sauver, s’ils sont mal pratiqués peuvent aussi être fatals ». Renseignez-vous avant de vous inscrire n’importe où;. Les bonnes formations doivent être dispensées par des personnes compétentes. Elles sont basées sur la pédagogie, le secourisme et la connaissance des particularités de l’animal.

Ce que vous pouvez apprendre …

Les urgences vitales imposent de connaître un minimum de gestes à pratiquer :

-que faire si mon animal s’étouffe ?

-comment agir en cas de coup de chaleur ?

-que faire si mon chat est tombé du balcon ?

-comment aider mon animal suite à un choc traumatique avec un véhicule ? S’il ne respire plus ? Si son cœur ne bat plus ? S’il saigne abondamment ?

-mon chien est pris de convulsions et se met à « pédaler », que dois-je faire ?

Un premier geste essentiel

Dans le cas d’un animal blessé et conscient, le premier geste à faire avant de vouloir pratiquer les premiers soins est de mettre en place un moyen de contention pour éviter tout coup de griffes ou de crocs. L’animal le plus gentil du monde peut se révéler agressif sous l’emprise de la douleur et du stress, vous devez éviter de vous faire mordre ou griffer. Enroulez votre chat dans une serviette et muselez-le. Dans le cas d’un chien aussi, vous devrez le museler avec ce que vous aurez sous la main (lacet de chaussure, foulard, etc.).

Appelez le vétérinaire

Si votre chien ou votre chat se retrouvait dans une de ces situations, il est important de ne jamais vouloir remplacer le vétérinaire. Ayez toujours son numéro sous la main.

Si vous partez en vacances et connaissez votre destination, pensez à relever les coordonnées d’un vétérinaire proche du lieu de votre séjour mais également celles d’une clinique vétérinaire ouverte 24h/24 qui pourra vous accueillir en cas d’urgence.

Notez ces coordonnées dans le carnet de santé de votre animal et enregistrez-les dans votre téléphone, afin de ne pas chercher en cas de besoin …