Comment s’occuper d’un chat en appartement ?

Mon chat, mon coloc’

Définir le profil du colocataire

Bien sûr, chacun a son caractère : calme, joueur, craintif, câlin… et il vaut mieux demander conseil à l’éleveur ou au refuge lors du choix de votre futur compagnon, avant de tenter son adoption. On sait toutefois que certaines races de chat sont plus casanières que d’autres et ne posent aucun problème en appartement. La palme en revient au Persan, le roi des coussins, suivi de bons pèpères tranquilles comme les British Shorthair, Scottish Fold, Chartreux, Exotic Shorthair, Bleu russe, Sacré de Birmanie, Ragdoll, Munchkin. Le Siamois au tempérament chasseur et sportif est aussi très attaché à son maître… qui devra donc lui fournir assez d’occupations et de jeux pour l’occuper.

En ce qui concerne les Européens, il est tout à fait possible qu’un tout jeune qui n’a pas connu autre chose que la chatterie ou la famille d’accueil apprécie votre intérieur en même temps que votre compagnie. À l’inverse, s’il a eu pour habitude de crapahuter dans les arbres ou de vivre dans la rue, ce sera beaucoup plus difficile. Il faudra s’armer de patience. Ne pas le brusquer, ni le gronder, mais lui laisser le temps de faire le tour de son territoire, jouer avec lui en le laissant courir et sauter, enrichir son environnement avec des cachettes
en hauteur, l’apprivoiser en douceur, le nourrir avec soin. N’hésitez pas à questionner l’association qui vous l’a confié car elle connaît bien ce problème.

Agencer l’appartement avant l’arrivée du chat

C’est l’une des premières choses que l’éleveur, le refuge ou l’association vont vous demander.

Indispensable, la sécurisation de l’appartement. L’envie de se promener sur le balcon d’à côté, d’attraper un oiseau ou un papillon, peut entraîner une chute aux lourdes conséquences. Pour l’éviter, posez un cadre garni d’une moustiquaire ou d’un filet devant la fenêtre. Ce cadre peut être amovible si vous avez besoin de fermer les volets, mais avec un système qui le maintient en place solidement. Les balcons et terrasses doivent être protégés avec des canisses, du grillage (type grillage à poule), un filet (comme celui des buts de football). On peut aussi placer des pots de fleurs et jardinières aux endroits stratégiques. Si vous voulez profiter d’une bouffée d’air frais sur le balcon avec votre chat, ce sera avec collier et laisse obligatoires !

À l’intérieur, pas d’étagères instables, d’empilement fantaisistes, de verres-vases-bibelots mal placés. Attention aussi à vos plantes vertes : si les papyrus (Cyperus) que les félins adorent sont sans danger, beaucoup d’autres sont toxiques pour eux (dieffenbacchia, ficus, poinsettia, philodendron… ).
Pas anodins, les petits coins. Contrairement aux chats qui ont un accès à l’extérieur, la litière est le seul endroit en appartement où il peut faire ses besoins. Et comme il préfère la discrétion, réfléchissez bien à l’endroit où vous disposerez le bac : hors de tout passage, loin du coin repas (3 m minimum), dans un local ouvert en permanence. Une boîte fermée par une trappe limite les odeurs, mais ce qui est mieux encore, c’est de vérifier la litière régulièrement (enlever les excréments rapidement, et tous les jours, ainsi que les boulettes
de litière agglomérante). Cela évitera qu’il fasse ses besoins ailleurs…

Comment les installer ?

Appétissant, le coin repas.Une gamelle pour l’eau, une pour les croquettes ou la patée pour chat, c’est la moindre des choses ! Veillez à ce qu’elles ne soient pas dans le passage, ni à moins de 3 mètres de la litière. Dans un grand appartement, vous pouvez créer 2 ou 3 spots de restauration rapide – ou jouer avec des boules remplies de croquettes – car le chat sera alors tenté d’explorer son territoire et de se bouger un peu plus.

Le petit plus : l’herbe à chat. Dans la nature, le chat mange spontanément des brins d’herbe pour se purger. Faites-lui plaisir en achetant de temps en temps un pot d’herbe à chat ou semez, dans une terrine remplie de terreau, des graines d’orge, d’avoine ou de blé. Elles seront mûres à point quand elles auront 10-15 cm de haut.

Fantastique, l’aire de jeu doit lui permettre d’assouvir ses dépenses d’énergie et ses instincts de chasseur. Prévoyez des postes d’observation aux fenêtres, des parcours sur les murs ou des étagères (vides de bibelots), un arbre à chat à plusieurs étages et quelques jouets type canne à pêche ou petite balle à grelot qui lui feront parcourir des kilomètres ! Jouer pour le chat, c’est aussi interagir avec son humain, une manière de communiquer avec vous que vous ne devez pas négliger.

Essentiel, le griffoir inclus ou non dans l’arbre à chat. Il répond à un besoin vital de marquer son territoire (en déposant les phéromones présentes entre les doigts) et d’entretenir ses griffes acérées et pointues. Dans un jardin, ce serait un tronc d’arbre ou une barrière en bois ; dans l’appartement, il vaudrait mieux que ce ne soit pas l’armoire de Mémé ni le canapé tout neuf !

Utile, sa trousse beauté. Côté toilette, le chat se débrouille très bien tout seul, du moins jusqu’à un certain âge. Oubliez les bains shampooinés qui le stressent s’il n’y a pas été habitué jeune. À moins de l’inscrire à un concours félin, un chat qui passe son temps sur les coussins n’en a pas besoin pour être propre. En revanche, le brosser plusieurs fois par semaine aide à éliminer poils morts et sous-poil, qu’il a tendance à avaler lorsqu’il se lèche. Vérifiez les griffes et épointez-les avec un coupeongles spécial (sans atteindre la zone vascularisée qui est rose). Enfin, une fois par mois, vous pouvez nettoyer ses yeux et ses oreilles avec des lingettes spéciales ou une compresse stérile légèrement imbibée de sérum physiologique.

Sans oublier le cocooning… Coussins moelleux, hamac de radiateur, cabane en peluche, plaid sur le canapé, rien n’est trop beau pour lui assurer le confort maximum !
Et pourtant, on le retrouve régulièrement sur la couette du lit, dans le bac à linge, ou dans un simple rayon de soleil éclairant le tapis du salon… Quoi que vous fassiez, le chat dort là où ça lui chante ! En prenant de l’âge toutefois, il sera enclin à rechercher plus de douceur et de chaleur. Prévoyez un coussin dans chaque pièce, sur les fauteuils, et près d’une source de chaleur.

Quand il faut mettre le museau dehors

Même si les sorties sont forcément limitées, il n’est pas inutile d’habituer l’animal à supporter un collier – ou un harnais – et une laisse. Il ne s’agit pas de sortir promener le chat : à part quelques rares spécimens (comme des Maine Coon) qui peuvent apprendre les balades en harnais comme un chien, la plupart des chats habitués à vivre en appartement seront terrifiés par les bruits et l’agitation de la ville, les voitures, les vélos, les chiens… En revanche, comme il est indispensable de rendre visite au vétérinaire, ou de partir en vacances, il vaut mieux lui apprendre qu’on n’a le droit de sortir de la maison que lorsqu’on est habillé ! Bien sûr, les trajets se font en boîte de transport, voire en sac à dos, mais il est plus sûr de pouvoir retenir la laisse à l’ouverture de la boîte, notamment s’il s’agit d’un junior dynamique

Préférez un harnais souple plutôt qu’un collier, certes décoratif mais très facile à retirer d’un coup de patte derrière les oreilles et plus « étranglant ».
Le harnais pour chat le plus courant est en H avec des sangles au cou et à la poitrine réglables mais on voit de plus en plus de modèles en 8 assez larges et confortables au niveau de la poitrine.

Comment faire ? pour que le harnais ne soit pas assimilé à une punition, tâchez de familiariser l’animal avec ce drôle de jouet. Laissez-le traîner dans son coussin ou dans votre poche pour qu’il soit imprégné de bonnes odeurs. Puis commencez à mettre la tête dans le harnais sans insister et en récompensant l’animal par un compliment ou par une caresse s’il en raffole ou par une friandise. Quand c’est un succès, attachez le reste du harnais, toujours en le félicitant.

Boîte de transport… encore ? Elle a servi à ramener le chat à la maison avant d’être rangée au fond du placard… ressortez-la de temps en temps, ouvrez le couvercle, glissez-y des jouets ou un doudou avec son odeur pour qu’il s’habitue à cet engin qui entrave sa liberté. Le jour J, après avoir assuré son harnais et sa laisse, déposez un jouet ou quelques friandises dans la boîte et refermez vite, si vous ne voulez pas passer des heures à le déloger derrière le canapé ! Vous pouvez aussi pulvériser un spray de phéromones apaisantes dans la boîte et/ou la voiture.