Adopter un animal de refuge : une démarche engageante qui peut sauver une vie

On estime à 100 000 le nombre d’animaux abandonnés chaque année en France. Les refuges sont pleins de ces êtres en attente d’une seconde chance. Y adopter un animal, c’est offrir une nouvelle vie, mais c’est avant tout un engagement sérieux à bien considérer.

De nombreux refuges se retrouvent saturés par le nombre toujours plus important d’abandons d’animaux. Les refuges animaliers, gérés par des associations de protection animale, accueillent les animaux abandonnés par leur propriétaire sur place ou provenant de la fourrière. Derrière les portes des refuges se cachent souvent des histoires de maltraitance, d’abandon ou de négligence. Ces animaux, marqués par leur passé, ont un besoin vital d’amour et d’attention.

Lorsque l’on adopte un chien en refuge : deux animaux sont sauvés. Celui qui rejoint sa nouvelle famille, et celui qui, à son tour, bénéficie de la place laissée vacante dans le refuge !  Virginie, ébéniste d’art à Aubenas (07) a adopté Odessa en 2018 en refuge : « Je cherchais un chien de petite taille de 10 à 15 kilos maximum pour pouvoir l’emporter partout avec moi ! J’ai fait le tour des SPA et je suis tombée par hasard sur la page Facebook de la SPA de la Réunion… c’est ici que j’ai trouvé Odessa, 5 mois, qui avait déjà essuyé un échec d’adoption. Ce qui m’a séduite c’est le sérieux de la démarche de l’association. J’ai répondu à un questionnaire complet puis deux rencontres avec des bénévoles de l’association ont été organisées, une avant l’adoption pour vérifier le cadre de vie et une après, avec balade à l’extérieur avec l’animal. »

De nombreuses associations se mobilisent pour la protection des animaux abandonnés et servent de refuge, on compte la SPA, Seconde Chance, la Fondation Assistance aux Animaux, la Fondation 30 Millions d’Amis, One Voice, etc. Les vétérinaires peuvent aussi renseigner sur les associations locales. Les refuges préparent souvent des « fiches d’information » indiquant le nom, l’âge, mais aussi le caractère et la santé des animaux à adopter.

Les 5 erreurs à éviter

Adopter nous engage à la fois financièrement et personnellement : la vie entière du foyer va s’en voir transformée. À la clé : offrir bien-être et pleine santé à l’animal adopté… et surtout éviter un nouvel abandon… et un retour au refuge. « Après l’adoption, j’ai adhéré à l’association et été bénévole pour faire à mon tour passer les entretiens aux familles désireuses d’adopter, explique Virginie. Il est important de bien mesurer à quoi nous allons faire face en accueillant un animal de refuge chez soi. Les responsabilités sont grandes, il ne s’agit pas de ramener l’animal quelques mois plus tard, mais de lui apporter un foyer pour toujours ! » La SPA indique que, avec une adoption bien préparée en amont, en 2020, moins de 4% des animaux que l’association a confiés à l’adoption sont revenus dans leurs refuges. Elle donne la liste des cinq erreurs à éviter lorsque l’on envisage adopter un animal en refuge :

  • Adopter sans réfléchir
  • Sous-estimer les implications et responsabilités de l’adoption
  • Imposer la décision d’adoption aux autres personnes du foyer
  • Se précipiter
  • Choisir un animal qui ne correspond pas à la structure de la famille

L’adoption ne se fait pas sur un simple coup de tête et doit relever d’un acte responsable, mûrement réfléchi, il s’agit de bien prendre le temps de se renseigner sur les besoins et l’attention que demande l’animal. « En tant que bénévole SPA en charge des entretiens préalables à l’adoption, j’ai parfois mis des bémols aux projets, détaille Virginie. Le désir de recueillir un animal, même s’il est grand, ne fait pas tout ! Les candidats à l’adoption dont par exemple le travail, très prenant, ne leur permet pas de s’occuper d’un animal étaient écartés… Ce qui prime est le projet sur le long terme. »

Adopter un animal : un acte à ne pas prendre à la légère

Il est essentiel de s’informer, de rencontrer les soignants du refuge et de comprendre les besoins spécifiques de l’animal choisi. Cela implique aussi d’évaluer son propre mode de vie et de s’assurer qu’il est compatible avec l’accueil d’un animal. Outre le bonheur apporté par un nouveau compagnon, adopter en refuge permet de lutter contre les élevages intensifs. C’est aussi l’assurance d’avoir un suivi et des conseils de professionnels pour la nouvelle vie de l’animal.

Bonne nouvelle. Depuis le 1er octobre 2022, toute adoption est désormais précédée par la délivrance d’un « certificat d’engagement » faisant état des besoins de l’animal délivré par un titulaire de l’Attestation de connaissances pour les animaux de compagnie d’espèces domestiques (Acaced). Il convient de se rappeler qu’un animal représente un coût pour le foyer jusqu’à la fin de sa vie : il s’agit de les chiffrer le plus justement possible pour évaluer sa capacité à l’assumer. Une fois tout bien considéré, l’adoption responsable est un acte profondément altruiste qui fera le bonheur de tous : de l’animal sauvé et le vôtre !