Comment aider et protéger les chats errants en ville ?

En milieu urbain, les chats errants sont estimés à 11 millions (soit presque autant que les chats domestiques !). Avec une espérance de vie souvent réduite, généralement de 3 à 5 ans vs 15 ans pour les chats de nos foyers, ces animaux font face à de nombreuses difficultés. Comment les soutenir ?

 

La concurrence pour la nourriture, le risque d’accidents routiers et les températures extrêmes augmentent leur vulnérabilité. De plus, leur présence en grand nombre peut poser des risques sanitaires pour la population humaine, notamment en termes de transmission de maladies.

Depuis le 1er janvier 2012, l’identification des chats est devenue obligatoire. C’est cette identification qui fait la différence entre un chat errant, non identifié, et un chat libre, géré et suivi par des associations ou des communes, bénéficiant de protection et de soins. Le maire de la commune peut alors, par arrêté, à son initiative ou à la demande d’une association de protection des animaux, faire procéder à la capture de chats non-identifiés, sans propriétaire, vivant en groupe dans des lieux publics, pour faire procéder à leur stérilisation et à leur identification avant de les relâcher sur leur lieu de vie habituel. L’article L211-27 du Code rural reconnaît et encadre les « chats libres ».

 

La stérilisation : un moyen efficace pour contrôler la population

L’un des moyens les plus efficaces pour gérer la population croissante de chats errants est la stérilisation. Une chatte peut donner naissance à plusieurs portées par an, accentuant ainsi le problème de surpopulation : un seul couple de chats peut être à l’origine de la naissance de 20 000 descendants en 5 ans ! La stérilisation est donc un levier d’action essentiel. La stérilisation précoce peut prévenir la naissance de milliers de chatons non désirés en quelques années.

 

Comment les habitants des villes peuvent-ils aider ?

Chaque citoyen peut jouer un rôle dans la protection et l’aide apportée à ces chats. Si vous en remarquez près de chez vous, commencez par prendre contact avec la mairie pour savoir si un dispositif spécifique a été mis en place pour les chats errants. Les collectivités organisent souvent des conventions pour la stérilisation et à l’identification des chats dits « sans détenteurs ». Si la mairie n’est pas sensibilisée à la problématique, il reste possible de contacter une association locale de protection animale, comme la SPA, pour l’informer de la présence de chats errants dans votre quartier ou commune. Les vétérinaires peuvent aussi représenter des relais précieux. La mise en place de points de nourriture et d’eau, particulièrement pendant les mois d’hiver et d’été, peut s’avérer vitale. Attention, le « Règlement sanitaire départemental » interdit d’« attirer systématiquement ou de façon habituelle » des chats, quand cette pratique est une cause d’insalubrité ou de gêne pour le voisinage. Une concertation avec les nourriciers bénévoles est souhaitable pour établir des points de nourrissage ciblés et pour contrôler l’évolution des populations. Il est également possible de construire des abris simples pour les protéger des intempéries. L’association One Voice par exemple a élaboré le programme Chatipi pour aider les communes. Ce programme prévoit la création d’espaces d’accueil pour les chats errants, qui, après stérilisation, identification et contrôle sanitaire, peuvent y vivre librement, tout en étant nourris et protégés.