Non à la déprime hivernale !
Même si les jours raccourcissent dès le mois de juin, c’est surtout à l’automne que le manque de luminosité se fait sentir. Moral en berne, somnolence, tout nous indique que notre horloge biologique est perturbée. Mais qu’en est-il de nos chats ? Sont-ils aussi impactés par ces changements saisonniers ?
Le Saviez-Vous ?
Un sondage mené au RoyaumeUni a montré des changements de comportement des chiens et des chats selon les saisons.
Environ 33% des propriétaires de chats ont remarqué que leur animal était moins joueur en hiver.
Les propriétaires de chien, eux, auraient noté une baisse d’activité de leur animal de 40%au cours de l’hiver ainsi que des changements d’humeur. De quoi prouver encore un peu plus que les saisons ont un véritable impact sur le comportement de nos animaux domestiques.
Une déprime sous hormones
Chez les humains, la déprime hivernale est aussi appelée : trouble affectif saisonnier (TAS). Ce phénomène touche environ 2 à 3 % de la population et a malheureusement peu été étudié chez nos félins domestiques. Néanmoins, il existe une étude britannique dans laquelle des propriétaires de chats ont rapporté une baisse de moral notable de leur animal dès l’arrivée de l’automne. Faits subjectifs ou réalité ? Difficile à dire. Une chose est sûre, le cerveau des chats fonctionne avec les mêmes hormones que nous. Il y a donc fort à parier qu’ils sont aussi victimes de ce coup de mou hivernal.
Nous savons que cette dépression saisonnière touche plus particulièrement les pays nordiques (humains comme animaux). La baisse de luminosité à l’automne y serait plus marquée que dans les autres pays. Même si le mécanisme n’est pas parfaitement connu, il est possible que le manque d’exposition à la lumière entraîne des modifications impliquant plusieurs hormones :
- La sérotonine
- La mélatonine
- Les catécholamines (dopamine, adrénaline et noradrénaline).
Zoom sur certaines hormones
La sérotonine, aussi appelée «hormone du bonheur», a une influence sur l’éveil, l’appétit et l’humeur, et est notamment favorisée par une exposition au soleil. La diminution du nombre d’heures d’ensoleillement pourrait faire baisser son débit, entraînant un état dépressif. La mélatonine, quant à elle, est produite la nuit et joue un rôle fondamental dans le sommeil. Avec des jours plus courts, son taux va augmenter, donnant ainsi comme signal au corps de se reposer. Des anomalies au niveau des catécholamines auraient aussi été rapportées chez les patients atteints de TAS. Le bouleversement de toutes ces hormones pourrait être responsable de la déprime saisonnière de votre animal.
Comment savoir si votre chat fait une déprime hivernale ?
Un chat victime d’une déprime hivernale est plus calme, dort plus longtemps ou plus fréquemment et il est moins enclin à jouer. Certains propriétaires remarquent aussi une plus grande irritabilité, voire une agressivité ou à l’inverse, un état léthargique leur animal. Le manque d’entrain génère un ennui pouvant conduire à des troubles du comportement comme la malpropreté. Certains chats se mettent ainsi à uriner en dehors de leur litière.
Une perte de poils localisée (alopécie saisonnière) est parfois décrite mais elle concerne plutôt les chiens. L’alopécie du chat est surtout constatée lors d’un état anxieux, d’une allergie alimentaire ou d’une allergie aux piqûres de puces. Néanmoins, cette affection dermatologique ne doit pas être confondue avec la mue saisonnière qui a lieu à la mi-saison. À l’automne, le poil d’été, plus léger, laisse place au poil d’hiver plus épais et plus efficace pour affronter les basses températures. La mue est cependant beaucoup moins marquée chez les chats n’ayant pas accès à l’extérieur, leur perte de poils se faisant de manière continue tout au long de l’année.
Un coup de blues communicatif
«Tel maître, tel chien» : cet adage semble aussi s’appliquer aux chats ! Les nombreuses années passées à nos côtés leur ont permis d’acquérir de grandes capacités à lire nos émotions. Même si ces compétences sont moins développées que chez le chien, les chats sont tout de même capables de savoir si vous êtes de bonne ou de mauvaise humeur et ils n’y sont pas indifférents. Par conséquent, si les courtes journées d’hiver ainsi que le temps maussade affectent votre moral, cela peut aussi agir sur celui de votre chat. Une étude réalisée auprès de 12 chats a montré qu’ils étaient plus enclins à avoir des comportements positifs, comme ronronner, se frotter ou aller sur les genoux de leurs maîtres quand ceux-ci souriaient. À l’inverse, lorsque leur propriétaire était renfrogné, ces chats ne montraient pas de tels comportements. Un résultat qui confirme que notre déprime (hivernale ou non) pourrait se transmettre à notre animal. De plus, un propriétaire déprimé aura moins tendance à jouer avec son animal ou à s’occuper de lui, ce qui peut entraîner des états dépressifs chez le chat. En effet, les félins sont très attachés à leurs habitudes ainsi qu’à leur routine quotidienne. Des changements dans votre comportement et dans l’attention que vous lui portez vont forcément l’affecter.
Les remèdes anti-déprime pour votre chat
Questions Réponses
Les antidépresseurs peuvent-ils être une bonne solution contre la déprime hivernale ?
- Les antidépresseurs sont le dernier recours pour aider un animal à sortir d’un état dépressif. Des solutions simples comme lui consacrer plus de temps, enrichir son environnement, ou même ajouter quelques gouttes de Fleurs de Bach dans son alimentation, sont autant de premières pistes à privilégier afin de l’aider à se sentir mieux. De plus, la dépression hivernale chez le chat n’étant pas totalement prouvée scientifiquement, il serait inapproprié de traiter une maladie dont nous ne sommes pas certains de l’existence.
Faut-il donner des vitamines à son chat pour l’aider à mieux passer l’hiver ?
- La supplémentation en vitamines (notamment la vitamine D) n’est pas forcément appropriée pour les animaux, même si les humains en prennent volontiers. Un excès de vitamines peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé de votre animal. Il vaut mieux d’abord en parler avec votre vétérinaire.
Un chat peut-il avoir des troubles anxieux ?
- Oui, de nombreux chats sont victimes de troubles anxieux, du fait d’une vie non adaptée à leurs besoins. L’absence de cachettes, l’arrivée d’un nouveau-né ou d’une nouvelle personne au sein du foyer, des contacts avec des personnes ou des animaux que le chat n’apprécie pas ou une séparation trop précoce avec la mère sont tout autant de facteurs stressants pour un chat. Pour résoudre ces problèmes, il est indispensable de subvenir à ses besoins essentiels (observer, chasser, jouer, manger, boire) et de bannir toute punition dont l’impact ne pourra être que négatif sur votre relation avec votre animal.
Plantes ou phéromones de synthèse ?
Autre solution naturelle pour votre chat, la cataire ou la valériane. Ces deux plantes se présentent sous forme d’herbes séchées et ont des vertus apaisantes chez de nombreux chats. Malheureusement, tous les félins domestiques n’y sont pas sensibles. Pour vérifier, rien de plus simple : saupoudrez cette herbe à côté de votre chat, ou présentez-lui un jouet imprégné de cette odeur. S’il la renifle et se roule dans tous les sens, alors c’est gagné, votre chat y est sensible ! Un grand moment de détente et de plaisir en perspective. Pour détendre votre animal, il existe aussi des phéromones de synthèse. Elles sont des analogues aux phéromones faciales du chat. Elles ont pour vocation d’aider votre animal à se détendre et à lutter contre la déprime. Elles se présentent sous forme liquide et se dispersent soit à l’aide d’un vaporisateur, soit à l’aide d’une prise qui assure leur diffusion en continu. Certains chats y sont très réceptifs et sont progressivement apaisés. Pour d’autres, les résultats sont beaucoup plus mitigés.
La luminothérapie, une méthode reconnue
Pour redonner le moral à votre chat, de nombreuses méthodes existent, comme la luminothérapie. Elle consiste à s’exposer 30 minutes à la lumière artificielle d’une lampe d’environ 10000 lux. Ces séances doivent être quotidiennes et sont disponibles dans certaines cliniques vétérinaires. Cette lampe reproduit la lumière naturelle qui pénètre au niveau de la rétine et influence positivement la chimie cérébrale de votre chat. Au fil des séances, son horloge biologique se régule. La luminothérapie peut aussi se faire de manière naturelle en installant tout simplement votre animal près d’une fenêtre ensoleillée. Pour l’y inciter, disposez des hamacs à proximité des fenêtres les plus lumineuses, sans oublier d’ouvrir les rideaux ! Votre chat pourra ainsi se remonter le moral en prenant un bain de soleil. Une manière pour lui de s’adonner aussi à sa passion : observer. Cette activité est primordiale pour le bienêtre et la stimulation intellectuelle de votre animal, et permet de lutter contre l’ennui. Une vue imprenable sur l’extérieur (arbres, oiseaux, etc.) représente aux yeux des chats une véritable télévision naturelle. Un aquarium peut aussi être un bon moyen d’enrichir l’environnement de votre chat mais toujours recouvert d’un couvercle afin d’éviter tout coup de patte à destination des poissons. À coup sûr, ils devraient aussi captiver votre cher félin.
Aiguisez sa curiosité par le jeu
Enfin, il existe une activité qui a indéniablement fait ses preuves chez le chat : le jeu. Proposez chaque jour des sessions de 10 minutes à votre petit compagnon, vous lui permettrez de se dépenser et d’exprimer tout le répertoire comportemental du chat sur ses jouets préférés (prédation, capture, chasse, etc.). En plus de vos nombreux câlins (sans forcer votre chat !), le jeu est une manière efficace de partager des moments de complicité et de renforcer votre relation avec lui.
Stimulez-le en réveillant son « esprit chasseur »
En plus de la luminothérapie, il est important de stimuler votre animal. Vous savez probablement que les chats sont des chasseurs invétérés. Alors, pour satisfaire ce besoin, fini les bols de croquettes pleins à ras bord. Disposez de la nourriture dans différents endroits de votre maison. Votre chat aura ainsi l’impression de partir chasser les croquettes. N’hésitez pas à investir dans des gamelles éducatives ou des jeux intelligents pour chats. Ces jouets sont de petits labyrinthes dans lesquels vous cachez les croquettes. Ils permettent de remplacer l’ennuyeux bol de nourriture.
Ne pas confondre déprime passagère et maladie
Les chats sont dotés d’une immense capacité à cacher leur souffrance. Cette compétence est un véritable atout à l’état sauvage pour ne pas paraître faible auprès des prédateurs, mais s’avère être un véritable handicap dans une vie de chat domestique. En effet, un chat malade dévoile ses symptômes que lorsqu’il est très mal en point. Les propriétaires découvrent souvent tardivement que leur chat est souffrant depuis plusieurs mois. Les signes d’une dépression (perte d’appétit, siestes plus longues, manque d’entrain, arrêt du jeu) peuvent aussi être ceux d’une maladie sous-jacente. Au moindre doute, il est important de demander conseil auprès de votre vétérinaire.
Nos produits recommandés
